vendredi, décembre 30, 2005

L'Hyperactivité

NB: TDA/H = Trouble Déficitaire de l’Attention/Hyperactivité

Début
Problèmes scolaires

Les problèmes scolaires de ces enfants découlent habituellement de l'incapacité de se concentrer et de terminer un travail donné. Ils ont un accomplissement scolaire inférieur à leurs capacités. Ils sont désorganisés et perdent ou oublient leurs livres, devoirs. Ils ont une écriture négligée, les travaux scolaires sont effectués trop rapidement ou trop lentement.

Trucs pour aider notre enfant TDA/H à apprendre :

On peut tout à fait entraîner notre enfant TDA/H à apprendre, à mémoriser. Il suffit de trouver les bons moyens de le faire. En commençant par éviter à tout prix tout ce qui est source d’ennui. Il n’en faut pas plus en effet pour que le cerveau le plus alerte se mette en veilleuse et par réaction, oublie totalement de garder le moindre souvenir. Voici quelques « trucs » valables dès le plus jeune âge, pour aider votre enfant TDA/H à muscler son potentiel mémoire.

- Alternez périodes d’apprentissage et périodes de repos. L’activité des neurones sollicités dans le processus de mémorisation est telle qu’il est important de leur laisser la possibilité de récupérer. Par exemple, si l’enfant apprend un poème le soir, il n’est pas étonnant qu’il s’en souvienne mieux le lendemain.

- Si votre enfant TDA/H doit apprendre « par cœur », une leçon ou une poésie, essayez dans la mesure du possible qu’il le fasse par étapes. Un petit bout le matin, un autre avant le déjeuner, le soir, etc… En s’acharnant, il peut réussir à apprendre en une heure. Mais en règle générale, ce système d’apprentissage distribué dans le temps est plus efficace que l’apprentissage massé. Il gardera beaucoup plus longtemps en mémoire ce qu’il a appris, alors que le « bourrage de crâne » s’élimine en quelques jours, quelques semaines, au plus.

- S’il rencontre des difficultés à garder les choses en mémoire, prenez l’habitude de faire un travail de liaison entre les souvenirs. Ainsi, donner un petit morceau de souvenir aide souvent à se remémorer le reste. Pour aider votre TDA/H à se rappeler d’un cours particulièrement difficile, associez-en les grandes lignes à des choses qu’il connaît déjà, qu’il a parfaitement mémorisées. En créant ce lien, vous accrochez les wagons (ce dont il a du mal à se souvenir) à une motrice (ce qu’il sait bien). Et ce déclic fait démarrer tout le train !

- Pour lui faire apprendre efficacement une leçon, créez un contexte plus passionnant que la simple lecture. Inventer des histoires autour de certains événements de l’histoire ou de la géographie, lui demander de relier un phénomène de physique ou de sciences à un film, ou à un roman, permet à l’enfant le plus distrait de graver littéralement dans sa mémoire, sinon les détails, en tout cas les grandes lignes de son cours.

Le travail à la maison

1 - Ce que votre enfant doit faire CHAQUE SOIR :
- le travail qui est noté sur son journal de classe
- les corrections en mathématiques et français si elles n’ont pas été faites en classe
- relire les leçons du jour
Les six heures de classe sont fatigantes pour des enfants de cet âge, il faut veiller à ne pas charger davantage leur journée et à ne pas refaire l’école après l’école.

2 - Ce que votre enfant peut faire :
- écrire « librement » un texte ou lire (ne pas le forcer mais l’inciter, l’encourager).
- faire le point avec votre aide, sur ce qu’il a appris en classe, sur ce qu’il a compris et sur ce qu’il n’a pas compris.
- reprendre un travail non réussi,
- s’avancer dans les devoirs donnés pour la semaine,
- ranger ses classeurs, sa trousse, vider son cartable, corriger ses cahiers… rajouter le matériel qui a été perdu

3 - Comment vous pouvez l’aider :
- en essayant de lui donner le goût de lire, d’écrire, de faire un travail soigné…
- en l’encourageant et en l’aidant à apprendre ses mots d'orthographe, ses leçons, ses tables de multiplication.
- en lui demandant de vous raconter ce qu’il a fait à l’école, de vous expliquer ce qu’il a compris.
- en n’hésitant pas à prendre rendez-vous son prof ou à laisser dans son journal de classe (c'est votre meilleur outil de communication avec l'enseignant de votre enfant).- en signant après l'avoir lu et vérifié chaque jour son journal de classe.

Apprendre une leçon

1 – Pour apprendre dans de bonnes conditions
Il faut :
- avoir écouté et participé en classe lors de la leçon
- l’avoir comprise et copiée correctement
- connaître le sens des mots utilisés
- être dans le calme et le silence pour pouvoir se concentrer
- être bien installé, dans un endroit suffisamment éclairé
- avoir le matériel nécessaire à disposition (feuille, cahier, crayon…).

2 – Comment faire pour apprendre ?
Une poésie ne s’apprend pas de la même façon qu’une leçon d’histoire ou de mathématiques.
Il faut commencer par repérer :
- ce qui est à savoir par cœur
- les idées générales de la leçon.

Il y a différentes méthodes pour apprendre :
- lire plusieurs fois à voix haute ou dans sa tête la leçon
- cacher des parties du texte et les deviner
- se poser des questions sur ce que l’on a lu
- recopier plusieurs fois certains passages ou simplement les informations importantes
- mémoriser lignes par lignes ou paragraphes par paragraphes
- fermer les yeux et revoir la leçon.

3 – Comment vérifier que l’on sait sa leçon ?
- réciter à quelqu’un
- réciter à soi-même dans sa tête ou à voix haute
- s’enregistrer et s’écouter au magnétophone
- se faire questionner
- écrire tout ce que l’on a retenu de la leçon, refaire les schémas
- expliquer à quelqu’un la leçon
Fin

Mon enfant ment !

Début

Et non, la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants ! Peut-on pour autant parler de mensonge chez un tout-petit ?

Votre petit soutient que c’est le chien qui a fait tomber le vase hérité de grand maman et raconte qu’il a combattu des dragons en compagnie de Superman… Peut-on pour autant parler de mensonge chez ce Pinocchio en herbe ?

Le mensonge, une question d’âge ?

Avant 7 ans, votre enfant distingue difficilement le vrai du faux, le monde réel du monde imaginaire. Il vit dans un univers magique, celui où les fées côtoient les dragons et où ses jouets se parlent le soir venu. Pourquoi ne pas soutenir que, c’est le chat qui a mangé tous les chocolats ? Il s’agit plus de fabulation que de mensonge.

Affirmer une chose, c’est la rendre vraie, et au contraire, la nier permet de la faire disparaître. Lorsque l’enfant claironne « C’est pas moi », après avoir fait tomber sa tartine de confiture sur le canapé, il veut tout simplement montrer qu’il n’a pas fait exprès.

L’intention de tromper n’apparaît que vers 5-6 ans, il commence alors à élaborer des histoires pour ne pas être puni.
Mais il confond encore l’erreur et le mensonge. Il ne les distingue totalement que vers 7 ans, période où s’éveille sa conscience du bien et du mal. Le mensonge devient négatif et « sale menteur » son insulte préférée !

Raconter des histoires a du bon !

Votre tout-petit adore les histoires. Et il aime autant les raconter que les entendre ! Cette faculté à inventer est essentielle pour son développement psychique. Affabuler est une étape indispensable pour l’aider à se construire. Certains mensonges sont d’ailleurs de véritables créations artistiques…

Mentir est définitivement un signe de bon développement. En déformant la vérité, votre bambin s’aperçoit qu’il a une pensée personnelle, indépendante de la vôtre. Et rassurez-vous, quelques petits mensonges ne feront pas de lui un futur pervers mythomane…

Son nouvel ami… imaginaire !

Depuis quelque temps, votre enfant parle beaucoup de son nouvel ami. D‘ailleurs, il l’accompagne partout, du bain au bac à sable, il lui raconte ses exploits, le gronde, le punit… Ce petit camarade très fidèle l’accompagne dans ses moments de joie comme dans ses chagrins. Le seul hic : il n’existe pas !

Ce petit prendrait-il la voie d’une mythomanie aiguë ? Pas de crainte à avoir ! Cette création est très fréquente chez les enfants et il ne faut nullement s’en inquiéter. L’ami imaginaire fait partie de son exploration du monde. Il l’aide à se connaître et à trouver son identité de façon créative. En plus, il lui permet de dire à papa et maman tout ce qu’il a sur le cœur !Acceptez ce nouveau venu dans la famille… sans qu’il ne devienne trop tyrannique ! Ce personnage disparaît généralement aussi vite qu’il est apparu en étant remplacé par des amis en chair et en os !

Et si les enfants mentaient parce qu’on le leur apprend ?

La vérité, rien que la vérité !

Bébé s’aperçoit très tôt que les adultes eux-mêmes s’arrangent très souvent avec la vérité. Si, si, rappelez-vous lorsque vous avez demandé à la baby-sitter de répondre au téléphone et de dire que vous n’étiez là pour personne, ou quand vous avez prétexté un terrible mal de crâne pour ne pas aller à ce dîner barbant…

Ne vous étonnez pas que votre petit en prenne de la graine. L’enfant construit sa personnalité en imitant, il ne peut pas comprendre que ce qui est bien pour un adulte soit mal pour lui. Alors, commencez par lui donner le bon exemple !
Lorsqu’un événement grave vous concerne (mort de grand maman, papa au chômage, divorce à l’horizon ), il est aussi nécessaire de lui en dire un mot, sans lui donner tous les détails bien sûr ! Expliquez-lui le plus simplement possible ce qui se passe. Même tout petit, il sent très bien les problèmes et les tensions de ceux qui l’entourent.

Apprenez à décrypter ses histoires !

Il raconte des histoires incroyables…

Votre bout’chou raconte qu’il a passé l’après-midi en compagnie de Zorro, que son papa est pompier et sa maman princesse. Il est vraiment doué d’une imagination débordante pour élaborer les scénarios les plus fous et le mieux est qu’il semble y croire dur comme fer !
En s’inventant des exploits, il cherche simplement à attirer l’attention sur lui, à combler un sentiment de faiblesse. Etablissez clairement la limite entre le réel et l’imaginaire et redonnez-lui confiance. Montrez-lui qu’il n’a pas besoin d’inventer des histoires incroyables pour que les autres s’intéressent à lui !

Il joue la comédie

Bébé est un acteur-né : dès ses premiers instants, il découvre le pouvoir d’une petite comédie bien menée. Et il ne fait que se perfectionner avec l’âge ! « Je me roule par terre en hurlant, voyons donc comment maman réagira… » Pleurs, mimiques, mouvements dans tous les sens, rien n’est laissé au hasard…

Ne vous laissez pas amadouer par ces manœuvres, bébé veut imposer sa volonté et teste votre degré de résistance. Gardez votre légendaire sang-froid et expliquez-lui calmement qu’il n’est pas question que vous cédiez.

Il essaie de cacher une bêtise

Vous l’avez vu escalader le canapé du salon et faire tomber au passage la lampe préférée de papa. Pourtant, il s’obstine à proclamer haut et fort « C’est pas moi ! ». Vous sentez votre visage virer au rouge pivoine…
Au lieu de vous mettre en colère, et de le punir, donnez-lui une chance d’avouer son mensonge. « Tu es sûr de ce que tu dis là ? J’ai l’impression que ce n’est pas tout à fait vrai » Et félicitez-le s’il reconnaît sa bêtise, faute avouée est à moitié pardonnée !
Fin

L'argent s'apprend - L'argent n'est pas qu'une histoire de grandes personnes!

Dans notre société, les adultes ont du mal à trouver la juste attitude face à des enfants et à des jeunes subjugués par l’argent et tout ce qu’il permet. Faut-il leur donner l’argent qu’ils réclament ou s’en tenir à une petite somme régulière pour leur apprendre à tenir un budget ? Pour vivre comme leurs copains, il leur faudrait toujours plus d’argent : faut-il l’accepter ? Il n’est pas aisé de savoir s’il faut rétribuer un service, récompenser de bons résultats scolaires. Encore moins de leur transmettre le sens de la valeur de l’argent et les éduquer à un certain partage des biens !

Ce sujet a été abordé par différents professionnels, parmi lesquels j’ai été intéressée par le point de vue de Daniel Lambert (psychologue) et celui d’Edith Tartar-Goddet, (psychosociologue) qui répondent à des questions dont chacun d'entre nous peut se les poser concernant ce sujet.

Devrait-on donner de l'argent de poche à nos enfants?
Daniel Lambert (psychologue)

Premièrement, il faut bien dire que cette question fait appel à la fois à nos valeurs comme parents et à celles que nous voulons transmettre à nos enfants. Pour cette raison, nous devons nous interroger sur les motifs qui nous pousseraient à répondre « oui » ou « non ».

Avons-nous les moyens financiers de leur en offrir?

Désirons-nous offrir de l'argent à nos enfants parce que nous sommes fatigués de les entendre dire " les autres en ont eux !"?

Si nous en avons les moyens financiers, l'argent peut servir à inculquer à l'enfant des notions telles l'épargne, l'appréciation du travail bien fait, l'entraide, se faire plaisir, la gestion d'un budget. Si ces notions vous paraissent importantes, donner de l'argent de poche à vos enfants constitue un moyen de développer ces habiletés chez lui.

À quel âge est-ce que les parents qui le désirent, devraient donner de l'argent de poche à leurs enfants?

Ici, je serais porté à répondre d'attendre que le besoin vienne de l'enfant, c'est-à-dire qu'il commence à demander de l'argent pour s'acheter des choses. Ses demandes sont au moins un signe que l'enfant a compris qu'il avait besoin d'argent pour se procurer des objets. Pour apprendre à l'enfant des notions d'épargne, chose que nous voulons souvent faire en offrant de l'argent de poche, l'enfant doit au moins savoir compter, sinon, comment pourra-t-il arriver à saisir que s'il dépense X il ne lui restera que Y et que dès lors il devrait s'assurer qu'il désire bien acheter ceci plutôt que cela, ou qu'il devrait peut-être garder son argent pour s'acheter quelque chose de plus gros plus tard?

Et si l'argent de poche n'apprend rien à l'enfant, à part le fait qu'il peut se payer des bonbons, quel est l'utilité de lui en donner?

Devrions-nous exiger que l'enfant fasse certaines tâches en retour de l'argent de poche?
Encore ici, que voulons-nous inculquer à nos enfants? Personnellement, je considère que mon rôle est de le préparer au monde qui l'attend et dans le monde que je connais, on ne donne pas d'argent à quelqu'un sans qu'il ait effectué un quelconque travail pour nous, à moins qu'il s'agisse d'un cadeau pour une fête ou une occasion spéciale. Et vous, comment voyez-vous votre rôle de parent?

Y a-t-il des choses qu'on ne devrait pas rémunérer?

Je le crois. Imaginez une activité qui plaît beaucoup à l'enfant, un sport par exemple. Il serait inutile, voir même nuisible d'offrir de l'argent à l'enfant pour ses performances. Le risque? Que l'enfant en vienne à jouer pour obtenir de l'argent alors qu'auparavant il jouait pour le plaisir. Qu'adviendrait-il s'il n'obtenait plus d'argent? Il risquerait de perdre l'intérêt pour quelque chose qui lui plaisait beaucoup avant…

De même, selon vos valeurs, vous pourriez juger que certaines tâches vont de soi avec l'âge de l'enfant et ne devraient pas être rémunérées. Par ailleurs, vous pourriez tout aussi bien juger que toutes les tâches sont monnayables. Il faudrait alors soit s'assurer que nous pourrons toujours payer si les enfants les exécutent, ou risquer de voir l'enfant refuser de le faire si l'argent ne vient pas par la suite… Tout dépend encore une fois de ce que nous voulons inculquer à l'enfant comme valeurs.

Y a-t-il d'autres moyens que l'argent pour inculquer à l'enfant des notions telles l'entraide, le travail bien fait, etc.?

Bien évidemment. En y pensant bien, pour l'enfant l'argent n'est rien d'autre qu'un moyen d'obtenir quelque chose que lui fait plaisir. Alors en réfléchissant à ce qui pourrait faire plaisir aux enfants, nous trouverons une multitude de façons de récompenser l'entraide, le travail bien fait, etc., et ce, sans nécessairement parler d'argent. La preuve? L'enfant qui est trop jeune pour connaître l'argent et qui ne la désire donc pas, peut quand même accomplir des tâches pour nous, pour nous faire plaisir, pour obtenir certains privilèges (une promenade dans le bois avec papa et maman, une heure de coucher plus tardive, le privilège d'inviter un ami à coucher chez lui, ou celui de pouvoir dormir chez un ami, etc.).

Bien sûr, plus l'enfant grandit, plus le désir de se procurer des choses risque d'augmenter. Ici comme ailleurs, comme parents nous devons nous connaître, connaître nos valeurs et pouvoir les expliquer à l'enfant - l'adolescent afin qu'il puisse comprendre nos décisions en rapport avec l'argent de poche ou tout autre sujet.

"Il faut éduquer l'enfant dans sa représentation de l'argent"
Edith Tartar-Goddet (psychosociologue)


Donner de l'argent de poche, est-ce que c'est bien ?

C'est très difficile à dire, car nous sommes tous renvoyés à notre propre représentation de l'argent. Chacun a sa propre histoire, sur lequel il va bâtir son attitude vis-à-vis de ses enfants. C'est donc une question singulière. Personnellement, je fais partie des personnes qui se représentent l'argent comme quelque chose que l'on gagne à la sueur de mon front, qui ne tombe pas du ciel, ni en cadeau ni en gros lot. Dans ma conception, l'argent de poche ne peut donc être que donné en fonction des besoins. A la limite, il est le résultat d'un contrat avec le jeune.

Faut-il donc mettre des conditions à l'obtention de l'argent de poche ?

Pourquoi pas ? Si je travaille bien chez mon employeur, il est content de moi et peut donc me donner une prime. Mais je pense surtout que l'argent doit être en lien avec des besoins. L'argent, ce n'est pas un besoin en soi : seulement une manière de satisfaire des besoins. L'argent qu'on empile sans but, ça n'a pas de sens. Je crois qu'il est important de le rappeler à l'enfant, sinon il va s'embarquer dans une quête vaine de chercher de l'argent uniquement pour l'argent.

Quelle conception les jeunes ont-ils de l'argent ?

Les plus jeunes adolescents sont extrêmement manipulables. Ils ont un tel désir d'être semblables au groupe de pairs, qu'ils n'ont pas le sens du rapport qualité/prix. A la limite, mettre 300 euros dans une paire de chaussures ne leur pose pas de problème. Les parents ont donc aussi à éduquer le jeune dans sa représentation de l'argent. Rendez-vous compte : je connais des jeunes qui, lorsque leurs parents expliquent "c'est trop cher, je n'ai pas les moyens" répondent " ben, va chercher de l'argent à la banque " comme si la banque était un puits sans fond !

C'est donc une question d'éducation…

Bien sûr. Tenir un budget permet de se rendre compte qu'une fois que la somme est épuisée, elle ne se renouvelle pas. En même temps, il faut aussi apprendre au jeune que l'argent ne sert pas qu'aux sorties et aux loisirs, mais qu'un budget sert aussi à payer des choses nécessaires. Il est donc bon que les adolescents puissent gérer, avec leur argent de poche, un certain nombre de choses. Il faut par exemple prévoir avec le jeune qu'avec leur argent de poche, il devra par exemple s'acheter ses fournitures scolaires, ses vêtements, son transport, ses partitions de musique… De plus, cela développera son autonomie.

A partir de quel âge peut-on donner de l'argent de poche ?

Je crois qu'avant la pré-adolescence (10-11 ans), donner de l'argent à l'enfant pour qu'il achète ce qu'il veut, c'est le préparer à être un bon petit consommateur docile. Vers l'entrée au collège, il commence à avoir la maturité nécessaire pour mieux comprendre, et en même temps il devient aussi assez grand pour qu'on puisse le laisser aller dans les magasins pour participer à ces dépenses qui font partie de sa vie d'élève (racheter un classeur…)

Faut-il donner une somme fixe ou à la demande ?

L'important, c'est surtout de donner en fonction des besoins. Pour quelle raison veut-il cet argent ? Est-ce une raison pertinente, en a-t-il vraiment besoin ? Tout doit être réfléchi et argumenté avec le parent. Le risque aujourd'hui, ce sont les parents qui ont peu de disponibilité à l'écart de leurs enfants, et qui vont compenser ce manque en donnant beaucoup trop d'argent de poche. On voit parfois des quantités d'argent effarantes. Comme ces jeunes collégiens qui partent en voyage scolaire pour quelques jours, et à qui les parents donnent 150-200 euros en guise d'argent de poche pour le séjour ! Il est donc important que les parents, avant de donner de l'argent, réfléchissent au sens de ce don. Est-ce que c'est parce que mon enfant en a besoin pour acheter quelque chose de nécessaire ? Ou bien est-ce pour le faire dépendre de moi ? Ou pour compenser l'amour que je ne lui donne pas ?

Que pensez-vous des petits boulots ?

Beaucoup de bien. Il faut encourager le jeune à travailler lors de petits jobs. Je pense que c'est vraiment une nécessité aujourd'hui, pour le préparer au monde du travail, pour l'aider à s'adapter plus tard. Il ne faut pas l'entretenir dans son oisiveté. Et, si les parents ont un droit de regard sur l'argent de poche - puisqu'il est donné - ils n'en ont pas sur l'argent gagné, que l'enfant doit pouvoir utiliser à sa guise.

Que faire quand l'enfant fait des reproches à ses parents et se plaint d'être moins bien rémunéré que ses copains ?

C'est de la manipulation de la part du jeune. Le parent ne doit pas être influencé ou déstabilisé par ce genre d'arguments. Je pense particulièrement aux parents dont les moyens financiers ne sont pas très élevés. Ces parents-là vont parfois faire des efforts monstrueux, se priver eux-mêmes, pour acheter au jeune des affaires de marque, pour qu'on "ne le prenne pas pour un pauvre". Je crois qu'il y a une très grande souffrance sur cette question aujourd'hui. Les parents doivent essayer de déterminer si le reproche du jeune est fondé, s'il est de l'ordre de la nécessité (physique ou psychologique), ou du superflu. Ensuite, il faut expliquer à l'enfant que chaque famille fonctionne différemment, que chacun a des budgets et des manières de vivre qui sont différentes. "Nous, on vit comme ça ; un jour, toi tu décideras de comment tu veux vivre… quand tu gagneras ta vie."

mercredi, décembre 28, 2005

La socialisation de l'enfant

Début
Dire s'il vous plaît et merci, attendre son tour, se moucher plutôt que d'essuyer son nez sur sa manche, demander à l'autre un jouet au lieu de le lui enlever brusquement… voilà autant d'exemples de comportements liés au processus complexe de socialisation. Comme le terme processus l'indique, ces apprentissages s'effectuent chez l'enfant dès son plus jeune âge de façon graduelle, selon sa capacité. C'est ainsi qu'il intégrera les règles, les coutumes et les valeurs de la société dans laquelle il vit.

Il s'agit là d'un aspect important du développement de l'enfant puisque la socialisation conditionne l'intégration harmonieuse du futur adulte à la société. En effet, la socialisation ne repose en rien sur un mécanisme spontané; l'enfant doit être guidé, conseillé et doit acquérir une certaine discipline. Aussi, la volonté de l'enfant de coopérer au processus devra être encouragée par tous les adultes responsables de son éducation. Faciliter la coopération, signifie en outre que la relation que les éducatrices établissent avec l'enfant s'appuie sur une attitude chaleureuse et une appréciation réciproque.

Conditions de la socialisation

1. Développer les habiletés sociales

Certains éléments influent sur le développement des habiletés sociales:

- Le tempérament : Certains enfants se montrent plus sociables que d'autres, attirant ainsi l'intérêt et la sympathie des autres. Leurs contacts sociaux chaleureux s'en trouvent multipliés, ce qui facilite le développement des habiletés interpersonnelles.

- La qualité du lien d'attachement : Un lien d'attachement sécurisant garantit une certaine sociabilité, car il donne à l'enfant la confiance nécessaire pour établir de bonnes relations avec les autres. L'enfant qui a la chance de vivre des liens sécurisants avec plusieurs adultes voit ses sources d'affection se multiplier; ces contacts chaleureux l'aident à comprendre quels sont les comportements sociaux acceptables en société.

- La réceptivité de l'entourage : Très tôt, les adultes doivent apprendre à décoder les gestes et les mimiques du bébé afin de mieux répondre à ses besoins. Le respect de ses besoins encourage l'enfant à s'ouvrir aux autres et à développer ses habiletés sociales.

- Le développement psychomoteur : Grâce à ses capacités psychomotrices, l'enfant peut diversifier ses contacts avec son entourage et augmenter les occasions de connaître les autres et d'avoir des échanges avec eux.

- Le développement cognitif : Les habiletés cognitives de l'enfant lui permettent de se détacher peu à peu de son point de vue égocentrique pour mieux comprendre les sentiments et les besoins des autres afin de mieux communiquer et de mieux se comporter envers eux.

2. Développer la communication

Le désir d'être compris et de s'affirmer pousse l'enfant à améliorer sa façon de communiquer, verbalement et non verbalement. Le fait de savoir communiquer efficacement joue un rôle capital dans le développement des habiletés sociales et le soutien des adultes est nécessaire pour aider l'enfant à développer sa capacité de communiquer.

3. Les relations avec les pairs

Les enfants sont capables de s'engager dans des relations sociales, limitées mais souvent harmonieuses, avec d'autres enfants et ce, dès l'âge de six mois. À cet âge par exemple, les bébés peuvent, tout en buvant leur biberon, s'amuser à échanger des jouets. Entre 10 et 12 mois, le bébé pleure souvent d'émotion lorsqu'un autre bébé est en larmes. Vers 13 ou 14 mois, il caressera ou embrassera l'enfant qui pleure. Vers 18 mois, il peut aider à consoler un enfant en lui offrant un jouet pour remplacer celui qui fait défaut. Ces exemples montrent que, très jeune, l'enfant est sensible aux personnes qui l'entourent et spécialement aux autres enfants. Le milieu de garde devient donc un lieu privilégié d'apprentissage social puisqu'il permet au bébé d'observer, d'imiter, d'exprimer ses compétences sociales en jouant avec des enfants de son âge.

4. Les relations avec les parents

Les relations que les enfants ont avec leurs parents jouent un rôle déterminant dans le développement de leur sociabilité puisque la qualité du lien d'attachement parents et enfant constitue la base de tous les apprentissages. Ce lien se fonde sur la qualité des soins donnés au bébé et sur la quantité de moments agréables vécus ensemble.

5. Les relations avec l'éducatrice

Comme le montrent de récentes études, d'autres personnes que la mère peuvent jouer un rôle déterminant dans le développement social de l'enfant et ce, depuis son plus jeune âge. L'éducatrice est l'une de ces personnes. Grâce à la qualité de ses soins et à son contact chaleureux, l'enfant apprendra qu'elle est là pour répondre à ses besoins physiques et psychologiques et il s'attachera à elle. Ce lien d'attachement permettra à l'éducatrice d'obtenir la participation de l'enfant au développement de sa socialisation.

Les principales habiletés sociales que l'enfant doit acquérir dans le cadre de la socialisation:

- le développement de l'empathie

- l'apprentissage de la générosité

- la prise de conscience des droits d'autrui

- la prise de conscience de la satisfaction qui découle de l'aide apportée aux autres

- la valorisation de la coopération et du compromis au détriment de la compétition

- la découverte des joies de l'amitié

- la sensibilisation à l'importance de faire valoir ses droits d'une façon verbale plutôt que par des actions belliqueuses.

Contrôle de soi et conscience morale

Pour réaliser son potentiel d'habiletés sociales, l'enfant doit accepter comme si elles étaient siennes les règles, les valeurs et les conventions imposées par la société en développant son sens de l'autodiscipline et l'intériorisation d'une conscience morale.
L'importance du contrôle de soi et de l'intériorisation de la conscience se rattachent au but ultime de la socialisation, soit d'amener l'enfant à intérioriser les règles sociales afin qu'il puisse progressivement agir de façon autonome, pour son plus grand bien et celui des autres.
Les personnes ayant développé un contrôle de soi se montrent plus constantes, plus capables de faire des choix sensés, agissent d'une manière plus conforme à leurs besoins et conservent ainsi une meilleure santé mentale. Les parents et les éducatrices peuvent aider l'enfant à acquérir la maîtrise de soi en l'aidant à développer un ego fort. Il s'agit d'accroître chez l'enfant son sentiment de maîtrise en lui fournissant des occasions de prendre des décisions, tout en tenant compte de son niveau de maturité pour éviter de lui confier de trop lourdes responsabilités. Par ailleurs, faire prendre conscience à l'enfant de ses compétences lui permet de se considérer comme un individu ayant de la valeur et apte à exercer un contrôle sur lui-même.

Le contrôle personnel passe aussi par l'acquisition de la conscience morale, soit l'intériorisation de la notion du bien et du mal. Deux facteurs, du ressort des parents et des éducatrices, favorisent le développement de cette conscience:
1) une relation affectueuse et enrichissante entre l'adulte et l'enfant qui motive ce dernier à agir positivement;

2) l'utilisation de la technique verbale d'«induction» qui donne à l'enfant une raison de faire ou de ne pas faire certaines choses: «Je ne peux pas te laisser lancer du sable, car cela fait mal aux yeux de ton petit frère». Chaque explication apporte à l'enfant une motivation à agir orientée vers la personne. Ainsi, les enfants apprennent à se comporter en fonction de leur environnement social au lieu de se conformer aveuglément à des règles qui, trop souvent, leur semblent établies uniquement pour entraver leur liberté personnelle.

Les interventions de nature disciplinaire

1. Vers une saine discipline

La véritable discipline est une façon positive et constructive d'éduquer les enfants et elle n'est nullement synonyme de punition. La discipline, c'est apprendre aux enfants à se conformer aux règles et aux obligations sociales, tout en reconnaissant leur dignité. Elle permet à l'enfant d'intégrer certaines règles et de comprendre leur raison d'être. Au lieu de susciter chez l'enfant des sentiments d'anxiété et de rejet, une discipline efficace augmente son sentiment de confiance dans le monde qui l'entoure. Certaines conditions sont nécessaires à l'établissement d'une bonne discipline: l'adulte doit guider l'enfant et respecter ses besoins; il doit lui donner le temps nécessaire pour apprendre les règles; il doit prévenir les sources de problème ou de conflit (espace suffisant pour jouer, variation du tempo, limitation des sources de stress, etc.); il doit adapter ses exigences au stade de développement de l'enfant.
Même si l'adulte exerce une saine discipline, il arrive que l'enfant ait besoin d'aide pour se contrôler et agir d'une façon acceptable sur le plan social. L'intervention à effectuer doit reposer sur quelques règles de base:

- Agir avec fermeté en sachant quand intervenir pour arrêter un comportement indésirable. Ne pas laisser les enfants frapper qui que ce soit, ni détruire le besoin d'autrui.

- Agir rapidement quand un problème survient pour ne pas laisser le drame exploser. Par exemple, il faut mettre fin à toute querelle qui menace de dégénérer en affrontement violent.

- Une intervention physique s'impose parfois, par exemple pour empêcher l'enfant de porter un nouveau coup. Il faut, doucement mais fermement, maintenir l'enfant avec les mains pour l'empêcher de s'échapper et lui dire: «Dès que tu seras calmé, je te laisserai aller et nous pourrons parler.»

2. Les moyens de contrôle à déconseiller

Certaines méthodes sont moins efficaces, voire nuisibles, pour aider l'enfant à contrôler ses impulsions, à accepter les limites et à comprendre les fondements des règles. Par exemple, les sarcasmes et les coups ont comme effets de diminuer l'estime de soi de l'enfant et d'entraver son développement affectif. Le taper, lui faire honte, crier, le critiquer ou l'enfermer dans un placard enseignent à l'enfant la peur de l'adulte. Ce genre de punition peut conduire à la méfiance, au mensonge, au mouchardage ou au chapardage; il n'a pas comme résultat d'enseigner le comportement social à inculquer à l'enfant. Par exemple, un enfant qui est secoué avec force ou qui reçoit des tapes porte toute son attention sur la douleur, les sentiments d'humiliation et de rejet ressentis plutôt que sur la règle à laquelle il vient de désobéir. Bref, parce que ces punitions sont généralement chargées de sentiments négatifs, elles ont des effets négatifs.

La socialisation : un défi

Amener l'enfant et plus tard l'adulte à vivre harmonieusement en société, voilà le défi de l'éducation. En effet, le signe distinctif d'une société épanouissante est sa capacité d'inculquer à ses membres le respect de soi et des autres ainsi que des lois, des coutumes et des valeurs qui lui sont propres. Les parents et les éducatrices jouent un grand rôle dans cet effort de socialisation. Ils ont comme mission de répondre aux besoins de l'enfant et de l'aider à découvrir et à développer ses compétences. Leur engagement affectif et l'exercice d'une saine discipline permettront à l'enfant de développer sa confiance dans les autres, sa capacité de contrôle de soi et une conscience morale lui permettant d'agir pour son propre bien-être et celui de tous.
Fin

Source
Par Pauline Carignan, psychologue,

La discipline : mode d'emploi (2ème partie)

Début
Avez-vous la méthode?

Les cas problèmes, comment réagir?

Avant de s'attaquer à un problème de comportement, il convient de réunir tous les renseignements qui s'y rapportent. Les questions à se poser sont : quand, où, comment et pourquoi l'enfant a-t-il ce genre de comportement? Vous devez observer le comportement de l'enfant pendant quelques jours. Cette observation donne dans bien des cas des renseignements précieux.

Aussi, les problèmes de santé, les allergies, la mauvaise alimentation, les troubles de l'audition, l'hypersensibilité à la stimulation, les stress ou bouleversements de la vie familiale, l'environnement matériel, l'inconstance et les contradictions, de même que l'imprécision des règles et le manque d'attention peuvent tous être des causes reliées à certains problèmes comportementaux chez les enfants d'âge préscolaire.

L'enfant qui mange malproprement
«C'est à moi!»
Les gros mots
L'enfant qui a des propos offensants


L'enfant qui mange malproprement

Généralement, un enfant commence à manger proprement vers l'âge de trois ans. Il lui arrive parfois de se salir, mais uniquement parce qu'il a affaire à des produits qui sont difficiles à manger. Il existe trois causes possibles du problème de l'enfant qui mange malproprement. En premier lieu, il peut s'agir de difficultés de coordination, elles-mêmes attribuables à des problèmes de perception ou à un retard sur le plan du développement. En second lieu, il se peut que l'enfant fasse exprès de manger malproprement pour attirer l'attention des adultes et des autres enfants. Finalement, il peut s'agir d'une combinaison des deux facteurs.

Solutions

- Apprenez à l'enfant à choisir l'ustensile approprié aux aliments qu'il mange (cuiller ou fourchette). Certains aliments (tels que des crudités) doivent être pris avec les doigts. Au début du repas, demandez à l'enfant avec quel ustensile il va manger chacun des aliments sur la table et félicitez-le à chaque bonne réponse. Ne consacrez que quelques secondes à ces explications.

- Veillez à couper les aliments en petits morceaux pour faciliter la tâche de l'enfant. Les sandwiches devraient être coupés en quart.

- Apprenez à l'enfant à s'aider d'un morceau de pain pour pousser certains aliments (comme les petits pois) vers la cuiller ou la fourchette.

- Si après deux essais l'enfant ne réussit pas à prendre les aliments avec les ustensiles, prenez-lui la main et guidez-la jusqu'à ce qu'il sache se servir correctement des ustensiles.

- Diminuez votre aide à mesure que l'enfant sera habile à utiliser les ustensiles de table.

«C'est à moi!»

Les enfants s'attachent parfois à un objet qui les sécurise, tel qu'un animal en peluche ou une couverture. Il ne faut pas leur demander de le partager. Au contraire, vous devez, au besoin, protéger le droit d'un enfant à la possession exclusive d'un tel objet. Cependant, s'il s'agit de jouets mis à la disposition des autres enfants du groupe et que l'enfant ne veut pas partager, vous devez agir.

Solutions

- Prévoyez une quantité suffisante de matériel à l'endroit où s'amusent les enfants.- Surveillez les enfants lors de jeux de partage (construction avec des blocs, coloriage avec crayons ou tout jouet mis collectivement à leur disposition). - Dans certaines situations, comme au parc, lorsqu'il n'y a pas assez de balançoires pour tous les enfants, invitez-les à se balancer à tour de rôle en comptant tous ensemble, jusqu'à dix par exemple, à chanter une chanson connue des enfants ou encore à réciter une comptine en attendant le tour de chacun.

- Lors des jeux, mettez l'accent sur le partage des jouets en incitant l'enfant à partager avec les autres. Invitez l'enfant visé à partager l'un de ses jouets au moins une fois par jour avec un(e) ami(e). Demandez aussi à l'ami(e) de partager un de ses jouets avec l'enfant.

- Complimentez l'enfant chaque fois qu'il partagera. Il importe de lui montrer que vous appréciez son bon comportement.

Si l'enfant persiste à refuser de partager

- Dirigez-vous calmement vers lui et demandez ce qui ne va pas. Répétez tout haut le problème que les enfants expliquent. Et demandez-leur comment on pourrait régler tout ça. Encouragez-les à vous suggérer des solutions, surtout de la part de celui qui refuse de partager. S'ils sont trop énervés par la situation et refusent un arrangement, n'insistez pas. Dites simplement que l'enfant n'est pas prêt à partager et dirigez l'autre enfant vers une activité différente qu'il appréciera. Assurez-vous qu'il pourra bientôt obtenir le jouet désiré.

- Si l'enfant refuse catégoriquement de partager, éloignez-vous de lui. N'en faites pas toute une affaire. Ne le sermonnez pas, cela ne servira qu'à renforcer son comportement et ne le fera guère changer d'avis.

- Notez tous les jours le nombre de fois où l'enfant refuse de partager et celui où il accepte. Ces chiffres vous indiqueront les progrès de l'enfant en plus de vous dire à quel moment vous aurez atteint votre but.

- Une fois le comportement inacceptable corrigé, continuez de complimenter l'enfant périodiquement pour quelque temps.

Les gros mots

Depuis un certain temps, des mots grossiers font partie du vocabulaire de Josiane, une fillette de quatre ans. Quand elle s'énerve, elle dit un mot grossier. Il lui arrive d'en glisser un dans une conversation, tout en continuant de sourire normalement. Sa mère n'a pas manqué de lui dire : «N'emploie pas ce mot, ce n'est pas bien». Cela n'a cependant rien donné. Josiane continue de dire des mots grossiers et certain (e)s de ses ami (e)s s’est mis à l'imiter.

Solutions

- Si l'enfant ne dit des mots grossiers que dans certaines circonstances, c'est peut-être par ignorance. Par exemple, dans un jeu de rôles, l'enfant peut se mettre à jurer si la seule personne qu'il connaît dans ce rôle a l'habitude de farcir la conversation de jurons. Discutez de la chose avec l'enfant et expliquez-lui qu'il s'est fait une fausse idée de son modèle en question.

- Il se peut que ce soit l'ennui qui pousse l'enfant à dire des mots grossiers, justement pour attirer l'attention sur lui. Dans ces cas, ayez recours à des activités et à du matériel plus stimulants.

- Entre quatre et cinq ans, il arrive à beaucoup d'enfants de s'amuser à dire des mots grossiers. Chercher d'abord à savoir si l'enfant imite un adulte ou bien s'il emploie des mots de son propre cru (pipi, caca, etc.). Il peut s'agir d'un stade passager, alors si l'enfant ne fait pas un usage excessif de ce genre de vocabulaire, n'y prêtez pas trop attention.

- Si l'enfant qui dit des mots grossiers est un meneur, ses pairs vont l'imiter. Faites appel à l'enfant en lui demandant de donner le bon exemple.

Si l'enfant persiste à dire des mots grossiers

- Choisissez un moment où l'enfant se comporte convenablement et expliquez-lui que son comportement vous préoccupe et que vous considérez qu'il est inacceptable d'employer des mots grossiers.

- Chaque fois que l'enfant dit des mots grossiers, ignorez la chose. Ne le sermonnez pas, ne le réprimandez pas. Que faire s'il y a d'autres enfants autour? S'ils n'ont rien entendu, ne faites rien, ignorez tout simplement la chose en tournant le dos à l'enfant. Si les autres enfants se mettent à rire, à répéter le mot grossier ou à en parler, détournez leur attention au plus vite. Si l'un des enfants vous pose des questions à ce sujet, répondez simplement «oui, je sais» et abordez tout de suite un autre sujet de conversation.

- Vous pouvez réaliser un petit tableau avec l'enfant qui l'aidera à ne plus dire de mots grossiers. Diviser le tableau en colonnes qui représentent les jours de la semaine. Ensuite, diviser chaque jour en carrés dont le nombre correspondra aux différentes périodes de la journée selon la fréquence moyenne à laquelle l'enfant dit des mots grossiers, par exemple, 6 fois par jour. À chaque période où l'enfant ne dit pas de mots grossiers, dessinez ou collez une étoile au tableau. Félicitez-le chaque fois qu'il aura obtenu une étoile. À la fin de la journée, emmenez l'enfant voir le tableau et félicitez-le de ses progrès (même s'il n'a mérité qu'une seule étoile).

- Une fois que l'enfant aura cessé de dire des mots grossiers et que vous n'aurez plus à utiliser le tableau étoilé, complimentez l'enfant chaque fois qu'il se comporte bien.

L'enfant qui a des propos offensants

Patrick, un gamin de cinq ans, a pris l'habitude de dire des choses offensantes ou peu flatteuses à ses camarades. Les remontrances, sermons et avertissements des adultes autour de lui le laissent indifférent. Il s'excusera volontiers et fera comme si de rien n'était, même si l'autre enfant est manifestement peiné par ce qu'il lui a dit.

Solutions

- Si les mots malveillants visent toujours le même enfant, séparez les deux enfants pour quelques temps. Vous pouvez les placer dans différents endroits de la pièce.

- Si l'enfant dit des choses offensantes et a d'autres comportements inacceptables, c'est peut-être parce qu'il a un manque d'intérêt pour les activités ou le matériel mis à sa disposition. Vérifiez que les activités et le matériel soient adéquats pour un enfant de cet âge.

- Complimentez l'enfant chaque fois que son comportement est acceptable.

Si l'enfant continue à tenir des propos offensants ou malveillants.

- Ignorez l'incident et aidez l'enfant visé à ignorer les propos offensants.

- Allez vite vous placer entre les deux enfants et tournez le dos à l'offenseur.

- Passez le bras autour de l'offensé et éloignez-vous de l'offenseur en emmenant avec vous sa victime. Détournez l'attention de l'offensé en lui parlant d'un sujet qui pourrait l'intéresser comme les animaux, les jeux, etc. Tout cela doit se faire en quelques secondes. Par contre, si l'enfant se plaint de ce qui s'est passé, dites-lui simplement «Je sais, ce n'était pas gentil de te dire ça» et demandez-lui de vous aider à modifier le comportement de l'enfant qui l'a offensé.

- Évitez de renforcer le comportement inacceptable de l'offenseur. Quelques minutes après l'incident, allez à lui et complimentez-le pour les comportements acceptables qu'il a eus. Insistez sur le fait que c'est le comportement social acceptable qui attire votre attention.
Fin

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La discipline : mode d'emploi (1ère partie)

Début
Avez-vous la méthode?

En règle générale, les enfants savent ce qui est bien et ce qui ne l'est pas dans leurs façons de se comporter. Mais parce qu'ils ne savent pas que ce qu'ils sont en train de faire est inacceptable, il leur arrive d'avoir des comportements inadéquats. Pour réussir à modifier un tel comportement, il faut de la constance et de la cohérence. Il est très important de respecter rigoureusement le plan que l'on a établi si l'on veut obtenir les résultats escomptés. Lorsqu'un adulte ne fait aucun cas du comportement inacceptable de l'enfant un jour, mais y prête attention le lendemain, l'inconstance de sa réaction désoriente l'enfant et le pousse à répéter son comportement dans l'espoir d'attirer l'attention de l'adulte.

Les enfants doivent savoir ce que l'on attend d'eux. Demandez-leur de vous aider à établir des règles de conduite simples, inspirées par le bon sens. Quand les règles sont logiques, il est facile de s'y plier. L'explication fréquente des règles et des raisons qui les justifient permet d'éviter nombre de comportements inacceptables.

Les méthodes de discipline

Le renforcement positif est la plus importante des techniques à employer. Le comportement positif est maintenu quand on fait savoir aux enfants qu'ils se conduisent comme il faut. Il n'est pas toujours nécessaire de le leur dire verbalement.

D'autres moyens, souvent subtils, comme un sourire, un geste affectueux, un regard ou une étreinte, sont tout aussi efficaces pour indiquer aux enfants que l'on approuve leur comportement. Lorsque l'on modifie un comportement inacceptable par la technique du renforcement positif, il est extrêmement important d'indiquer à l'enfant ce qui est acceptable, et non pas seulement ce qui ne l'est pas.

Ignorer l'enfant est une méthode efficace lorsque l'enfant cherche à attirer l'attention des adultes par son comportement. L'enfant qui regarde autour de lui pour voir si quelqu'un l'observe avant de se comporter de façon inacceptable cherche manifestement à attirer l'attention. Cette technique est utile lorsqu'un enfant fait constamment quelque chose qui irrite les parents, les éducatrices, les éducateurs ou perturbe le groupe. Même si cela demande de la patience, il faut absolument ignorer complètement l'enfant chaque fois qu'il a un comportement inacceptable. On ne doit pas utiliser cette technique dans le cas d'un enfant qui se fait mal volontairement, fait mal aux autres ou risque de le faire.

La réorientation est une technique efficace à employer dans le cas de très jeunes enfants, particulièrement ceux qui ont deux ans. À cet âge, les enfants ne sont pas en mesure de s'adapter à tout moment aux exigences et ne savent pas encore partager. Cette technique consiste à orienter l'attention de l'enfant vers une autre activité ou bien à lui donner un autre jouet.

La discussion est efficace pour les enfants un peu plus âgés. Les enfants de quatre ou cinq ans peuvent être tout à fait disposés à résoudre leurs problèmes comportementaux avec l'aide des adultes. L'enfant de cet âge qui a un comportement inacceptable n'est pas content de lui-même. S'il veut sérieusement changer son comportement, vous pouvez en discuter avec lui et devenir son partenaire. Il est important d'avoir cette discussion en tête-à-tête et dans un endroit tranquille. Si l'enfant fait des efforts pour changer, il convient à l'adulte d'être disponible pour l'aider jusqu'à ce qu'il ait réussi à avoir un comportement positif.

Réserver une période spéciale à l'enfant au cours de la journée peut être une technique très efficace dans le cas de l'enfant qui cherche trop à retenir l'attention des adultes. De nos jours, la majorité des deux parents travaillent, en plus d'avoir mille et une préoccupations de la vie quotidienne. Parfois l'arrivée d'un nouveau-né dans la famille peut créer un problème de comportement chez l'aîné. Dans bien des cas, les enfants ont besoin de combler un manque d'attention, ce qui les amène à avoir des comportements inacceptables. S'il vous semble que le comportement inacceptable d'un enfant n'est que l'expression d'un besoin inassouvi d'attention, il convient de réserver une période spéciale de quelques minutes en tête-à-tête durant la journée, voire deux fois par semaine. Vous pouvez demander à l'enfant ce qu'il a envie de faire durant cette période qui lui est consacrée.

La prévention est une méthode efficace pour prévenir les comportements inacceptables. Les adultes doivent observer l'enfant et découvrir ce qui provoque en lui le comportement négatif. S'ils remarquent, par exemple, que l'enfant est facilement frustré quand il ne réussit pas dans certaines activités et qu'il s'en prend alors à ses camarades, ils doivent surveiller les occasions où il risque d'éprouver des difficultés lors de l'activité en question. Il ne s'agit pas ici de résoudre tous les problèmes de l'enfant, mais de l'aider à acquérir une certaine habileté et à trouver lui-même la solution de ses problèmes. La prévention est spécialement efficace dans le cas de très jeunes enfants, moins aptes à s'exprimer que leurs aînés.

L'isolement de l'enfant doit être employé rarement et avec prudence. Cette technique s'impose dans les cas de l'enfant qui se fait mal volontairement, fait mal aux autres ou risque de le faire. Il faut immédiatement arrêter les comportements agressifs, et isoler l'enfant est souvent le meilleur moyen de le faire. Toutefois, on isolera l'enfant seulement s'il se comporte de façon agressive plus de deux fois de suite, après s'être fait expliquer par l'adulte que c'est inacceptable. L'isolement doit être très bref (une à trois minutes) et utilisé rarement. On ne devrait y avoir recours que dans un cadre sécuritaire.

Conseils pour la technique de l'isolement de l'enfant :

- Assurez-vous que l'enfant agressé va bien.

- Emmenez tranquillement l'enfant agresseur vers l'endroit de l'isolement et dites-lui sur un ton calme, mais ferme : « Je ne te permets pas de faire mal aux autres. Tu vas t'asseoir ici jusqu'à ce que je te donne la permission de te lever.» - Prenez note de l'heure et éloignez-vous de l'enfant. Tout au long de la période d'isolement, évitez d'adresser la parole à l'enfant ou de le regarder.

- Éloignez calmement tout enfant qui s'approche de l'endroit de l'isolement en lui expliquant que l'enfant isolé a besoin de rester tout seul pendant quelques minutes et qu'il pourra lui parler plus tard dès qu'il reviendra le rejoindre.

À la fin de la période d'isolement, rejoignez vite l'enfant et dites-lui : «Tu peux te lever maintenant.» Surtout pas de sermon, l'enfant sait très bien pourquoi il a été isolé. Pour l'orienter vers un comportement constructif, suggérez-lui de prendre part à une activité et complimentez-le dès qu'il y prendra part.

- L'isolement ne doit pas être une punition. Il doit viser à donner à l'enfant le temps de se calmer et de réfléchir à ce qui s'est passé. Dans certains cas, le comportement agressif est une réaction provoquée par la colère, l'anxiété ou un certain malaise. C'est pourquoi il faut donner à l'enfant le temps de se calmer. L'endroit où l'enfant sera isolé doit être sécuritaire et sans danger. Ce peut être un coin de la pièce à l'écart des autres enfants.
Fin

Source
www.servicevie.com

Les réponses insolentes

Début
Quand des réponses insolentes jaillissent de la bouche de votre enfant, vous prenez douloureusement conscience de sa capacité à répéter les mots (bons et mauvais) qu'il entend et à contrôler son univers grâce à eux. Or, comme c'est toujours auprès des autres qu'il apprend ses réponses insolentes (comme tout le langage, du reste), vous devez limiter les occasions qu'il a d'entendre des mots déplaisants. Surveillez la télévision, ses amis et votre propre langage afin d'éliminer de son vocabulaire les remarques insolentes.

Les mesures préventives

Parlez à votre enfant comme vous voulez qu'il vous parle

Montrez à votre enfant comment utiliser le langage que vous voulez entendre: "merci", "s'il te plaît", "je regrette"... Expliquez lui aussi que ce n'est pas toujours ce qu'il dit mais la façon dont il le dit qui est insolente.

Définissez ce que vous considérez comme une réponse insolente

Afin de réagir avec pertinence au langage de plus en plus diversifié de votre enfant, vous devez vous demander si ses propos sont insolents ou si c'est sa façon de les tenir qui vous blesse. Vous pouvez établir les distinctions suivantes: les sarcasmes (traits d'ironie), les injures, les réponses criées et les refus provocateurs sont des réponses insolentes; de simples refus comme "je ne veux pas" sont des jérémiades tandis que les questions comme "suis-je obligé de le faire? " sont des opinions.

Surveillez ses amis, les médias et votre propre langage

Prenez note des mots que vous, vos amis, les camarades de votre enfant, les membres de la famille et les personnages de la télévision laissent échapper afin d'exposer votre enfant le moins possible aux réponses insolentes.

Les solutions

A faire

Usez le mot Faites en sorte que votre enfant en ait assez d'employer le mot que vous jugez insolent afin qu'il ne le prononce plus dans le feu de la bataille. Demandez-lui de répéter le mot offensant pendant une minute pour chaque année d'âge afin de lui faire perdre son pouvoir: " je regrette que tu aies dit ce mot. Je vais régler le minuteur, et tu le répéteras jusqu'à ce qu'il sonne. Quand tu entendra s la sonnerie, tu pourras cesser de dire le mot."

Faites semblant de ne pas avoir entendu la réponse insolente

Prêtez le moins d'attention possible aux insolences qui sont inoffensive. En faisant comme si l'évènement ne s'était pas produit, vous retirez à l'insolent tout le pouvoir qu'il pourrait avoir sur vous ainsi que le plaisir d'être insolent parce que c'est un jeu qu'il n'est pas amusant de jouer seul.

Félicitez votre enfant quand il parle bien

Montrez à votre enfant le genre de mots que vous préférez le voir utiliser en soulignant les cas où ses réponses ne sont pas insolentes : " J'apprécie que tu ne me répondes pas en criant quand je te pose une question. c'est très gentil à toi. " Expliquez-lui que c'est souvent la manière dont il dit un mot qui est insolente. Dites: " Cela m'est égal" d'une voix furieuse, puis d'une voix agréable afin de lui donner un exemple.

A éviter

Ne jouez pas à " j't'ai eu ! "

Puisque vous savez que c’est en vous répondant d’une manière insolente que votre enfant cherche à vous dominer, ne lui répondez pas de cette façon vous-même. Il peut trouver amusant de constater qu’il peut vous mettre en colère ou obtenir votre attention en se montrant insolent, mais vous ne voulez pas encourager cette attitude.

Ne lui apprenez pas à répondre insolemment

Répondre à votre enfant en criant ne fera que lui montrer l’exemple. Bien qu’il soit difficile de ne pas crier quand on crie sur nous, enseignez le respect à votre enfant en respectant vous-même. Soyez poli avec lui comme s’il était votre invité. Ne punissez pas sévèrement les réponses insolentes Gardez vos punitions les plus sévères pour les comportements vraiment répréhensibles et nuisibles pour lui et pour les autres. Les réponses insolentes sont, au pire, agaçantes. Rien ne prouve qu’on enseigne le respect aux enfants en les punissant pour leur manque de respect. Les punitions enseignent la peur, non le respect.
Fin

Source
« Se faire obéir sans crier » par Barbara UNELL et Jerry WYCKOFF

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