dimanche, mai 21, 2006

La colère et l’agressivité chez l’enfant : Enseigner le contrôle de soi

Début

La colère et les sentiments agressifs qui s’ensuivent souvent font partie intégrante de nos vies. La différence entre une saine
démonstration de colère et un acte agressif est l’action qui peut être néfaste à une

autre personne, à un animal ou à un objet.

La vie est frustrante

Les jeunes enfants n’ont pas la vie facile. Ils ont tout à apprendre : marcher à quatre pattes, manger avec une cuiller ou une fourchette, boire à la tasse, marcher, parler, ouvrir les portes et être gentil avec tout le monde! L’apprentissage n’en finit plus et cela peut devenir très, très frustrant. Quand leur frustration atteint un tel niveau qu’ils ne peuvent plus la gérer, il leur arrive alors de faire une « crise de colère ».

Les crises de colère

Lorsque votre tout-petit est en pleine crise de colère, il faut comprendre qu’il n’est plus raisonnable et que ce n’est pas avec de bons arguments que vous parviendrez à le calmer. Pour se sentir en sécurité, l’enfant a besoin de savoir que, s’il perd le contrôle, les adultes autour de lui garderont le leur. Calmez votre bambin de la façon qui fonctionne le mieux pour lui : bercez-le, caressez-le, fredonnez une chanson ou prenez-le dans vos bras. Quand la crise de colère est terminée, reprenez calmement ce que vous étiez en train de faire. Si la crise a été déclenchée par votre refus de lui acheter une chose qu’il a demandée, ne la lui achetez pas à ce moment-là. Même si cela peut être très difficile, essayez de ne pas être embarrassé lorsque des crises de colère surviennent en public.

La meilleure stratégie des parents envers les crises de colère de leurs enfants est de les éviter.
Voici quelques suggestions :
• Organisez vos vies de façon que vous et votre enfant vouliez la plupart du temps la même chose;
• Lorsque c’est possible, offrez des choix;
• Évitez de placer votre enfant dans une situation difficile pour lui;
• Prévoyez des activités, des collations santé et des jouets pour les attentes inévitables;
• Si vous devez emmener votre enfant faire les courses, assurez-vous d’inclure au programme quelque chose d’intéressant pour lui (p. ex., pause à la salle de balles du centre commercial);
• Donnez des avertissements : « Il faut partir dans cinq minutes »;
• Expliquez-vous : « ... parce que papa sera rentré à la maison et nous cherchera »; et
• Abordez ces situations avec calme et bon sens.

Cherchez les causes

Lorsqu’un enfant se comporte de façon agressive, ce n'est pas sans raison : pensez à ce se passe dans sa vie. Y a-t-il un nouveau bébé qu’il a envie de pincer, parce que Maman est trop occupée pour jouer? Est-ce que Papa voyage plus et n’est pas là pour son bain?

L’agressivité réelle

La liste des comportements réellement agressifs est longue : mordre, tirer les cheveux, pincer, donner des coups de poing, taper, s’emparer des jouets de l’autre, faire mal aux animaux, casser des objets. Toutefois, leur résultat est toujours le même, c’est-à-dire un enfant malheureux parce que son comportement le rend impopulaire. Ce petit a besoin de votre aide!

Commencez en restant tout près lorsqu’il joue et prétendez faire quelque chose d’autre tout en le surveillant. Aussitôt que vous remarquez que son comportement devient agressif, agissez promptement. Prenez ses mains, mettez-vous à sa hauteur, regardez-le dans les yeux et dites : « Je sais que tu es fâché, mais je ne peux pas te laisser frapper. Les coups font mal. Je t’arrête maintenant, mais bientôt tu sauras t’arrêter toi- même avant de frapper. »

Gardez une voix calme et restez respectueux. Invitez votre petit à expliquer son point de vue, en disant :
« Je vois que tu es très en colère. S’il te plaît, explique- moi pourquoi tu es si fâché. » Lorsqu’on les traite avec respect, les enfants apprennent à résoudre les conflits en discutant plutôt qu’en usant de leur force physique.

Soyez patient. Vous aurez à répéter plusieurs fois un tel scénario avant que votre enfant n’apprenne. Il pourrait aussi s’avérer nécessaire de mentionner les conséquences liées à un mauvais comportement. Prévenez-le, en employant un langage simple, de ce qui peut arriver. Vous pourriez dire, par exemple :
« Jessica, si tu lances du sable à Joël, tu devras quitter le bac à sable. » Et s’il lance du sable, agissez immédiatement et retirez-le calmement. Ne menacez jamais de faire quelque chose que vous ne pouvez pas faire et faites toujours ce que vous avez dit que vous feriez.

L’isolement est une technique que bien des parents jugent utile lors de comportements agressifs.
Cet isolement veut dire que l’enfant est retiré de ce qu’il faisait pendant une courte période.

L’isolement est efficace :
• S’il survient immédiatement;
• S’il est court : suggérez à l’enfant de décider quand il reviendra jouer;
• S’il est très ennuyeux; et
• S’il n’est pas trop fréquent.

Attention à ce que vous dites

Rappelez-vous que c’est le comportement de l’enfant qui est mauvais et non pas l’enfant. Par exemple, dites :
« Laurence, ce n’est pas bien de briser ta maison de poupée », au lieu de dire « Tu es une mauvaise fille! ». Saisissez les occasions d’encourager votre enfant, en disant par exemple : « C’est bien, Louis, tu fais vraiment bien attention quand tu tournes les pages du livre ».

Des solutions à l’agressivité

Certains enfants ressentent un grand besoin de faire les choses physiquement et il leur faut de l’aide pour apprendre à évacuer leur énergie. Si c’est le cas de votre petit, vous pourriez l’inscrire à une activité sportive, sortir ou l’emmener au terrain de jeux le plus souvent possible, ou bien aller courir avec lui. Lorsqu’il a besoin d’exprimer sa rage, suggérez-lui de boxer les coussins du canapé, de frapper un bloc de bois à l’aide d’un marteau-jouet en plastique ou bien d’aller courir à l’extérieur. Vous ne pouvez pas changer sa nature ni ses besoins, mais vous pouvez lui montrer comment agir de façon appropriée quand il est en colère.

Les parents sont des modèles

Votre enfant vous observe et il vous imite. C’est par l’exemple que vous lui donnerez l’enseignement le plus formateur. Si vous hurlez, il hurlera. Si vous abordez les conflits avec calme et raison, il apprendra à faire de même. D’un autre côté, la fessée, la tape ou la gifle administrée lorsque vous êtes fâché lui enseigne à faire la même chose. Si vous tapez votre enfant pour le punir d’avoir tapé, la confusion risque de s’installer dans son esprit.

Vous perdez le contrôle?

La plupart d’entre nous savent ce qu’est la rage : nous crions et hurlons de plus en plus fort et, après, nous nous sentons complètement bouleversés. Comment
avons-nous pu « perdre les pédales » à ce point? Si vous sentez que vous allez perdre patience, ARRÊTEZ, retirez-vous et « comptez jusqu’à dix ». Quand vous pouvez à nouveau discuter calmement avec votre
enfant, parlez-lui de son comportement. Dites-lui quel est le comportement en cause et pourquoi c’est mal d’agir ainsi. Expliquez-lui aussi comment changer son attitude et la manière dont vous réagirez si un tel écart de conduite se reproduit.
Fin

Références

5 Comments:

Blogger Boris-Greg du Drayé said...

Bonjour,

C'est un article intéressant où j'ai bien apprécié que les clichés soient évités et que des mauvais regroupements soient faits.
Je suis père et j'essaie de faire attention aux réactions de mes enfants mais ce n'est pas toujours facile de savoir le pourquoi du comment quand l'aggressivité est là.
J'ai un grand ado et un petit garçon et il y en a un qui dit que de toute manière je peux pas comprendre (il paraît que je suis un "vieux con" à peine la trentaine passée...) et l'autre qui ne trouve pas encore tous les mots pour exprimer ses maux.
Votre article m'a rassuré sur ma gestion des petites situations de crise.
Bonne continuation à vous.

4:57 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour, je découvre votre blog à travers cet article, je trouve qu'il offre de bonnes piste, Merci.

Je m'intéresse à cette émotion de la colère et à ces aspects positifs.

Je me dit que si cette émotion existe, il y a bien des aspects positifs à son existence, qu'est ce que ça peut induire dans nos vies quand on apprend à l'accueillir correctement ?
Je pense à l'impulsion que ça peut donner, à notre capacité à nous insurger, à sentir nos limites etc ...

Ne pourrions nous pas mettre l'accent sur les bénéfices de cette émotion pour mieux la vivre ?

Qu'en pensez vous ?

2:55 PM  
Blogger Daniel Lambert, psychologue said...

Bonjour,

je suis psychologue et je me spécialise dans les cas d'enfants agressifs. J'aurais une proposition d'affaire à vous proposer. Contactez-moi au http://www.affiliation-daniel-lambert.com/contact.html

Au plaisir d'avoir de vos nouvelles rapidement.

Daniel Lambert

11:21 PM  
Blogger cops said...

En principe je suis absolument d'accord avec tout ces conseils que j'ai bien tenté de mettre en application plus d'une fois mais en pratique ce n'est pas toujours aussi simple que ça! moi je suis complètement désarmée et ne sais plus quelle est la bonne manière d'agir car rien n'y fait elle est bien plus tenace que ça et plus on garde son calme plus elle s'énerve, hurle et en appartement ce n'est pas possible de laisser hurlée comme ça a longueur de temps! Si c'était si simple ça se saurait...

10:41 AM  
Blogger Daniel Lambert, psychologue said...

Bonjour,

cet article offre des pistes de solutions intéresantes et pour ceux et celles qui auraient besoin de plus, je vous invite à découvrir une méthode en 10 jours pour retrouver l'harmonie familiale.

Cette méthode a été conçue par un psychologue (moi) qui est aussi le père d'un ex-enfant agressif ;-)

J'ai écrit ce guide pour aider les parents qui, comme moi, peuvent se sentir très démunis face aux crises répétées de leurs enfants.

Le guide a fonctionné pour mon fils et pour de nombreuses familles depuis. J'en suis très fier (de mon fils et du guide ;-)

Pour y jeter un oeil : http://www.troubledecomportement.com/

Au plaisir de pouvoir vous aider
Daniel Lambert, psychologue

11:13 PM  

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