dimanche, juillet 16, 2006

Qu'est-ce que l'épilepsie ?

Début
L'épilepsie est une maladie neurologique. Elle est l'expression d'un fonctionnement anormal, aigu et transitoire de l'activité électrique du cerveau, se traduisant par des crises épileptiques appelées aussi crises comitiales. Elle se définit par la répétition des crises pendant un certain temps de la vie d'un individu. Le médecin spécialiste de l'épilepsie est un neurologue ou un neuropédiatre.

Compte tenu des multiples formes d'expression des crises et de leur évolution, il n'y a pas une mais des épilepsies.

Le diagnostic

Le diagnostic de l'épilepsie repose sur la description scrupuleuse et précise du déroulement de la crise. Seul le récit du patient et/ou de son entourage permettra d'apprécier l'existence de signes évocateurs de la maladie : mouvements convulsifs, perte de connaissance, chute, absences, relâchement des sphincters, automatismes...
Pour confirmer le diagnostic, le neurologue prescrira un électroencéphalogramme, examen qui enregistre l'activité électrique du cerveau. Il sera répété pour suivre l'évolution de la maladie.

La recherche de la cause de l'épilepsie se fera au moyen des techniques neuro-radiologiques comme le scanner et l'imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM).

40% des épilepsies sont associées à une lésion cérébrale (malformation congénitale, encéphalite, séquelles d'une souffrance à la naissance, traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, tumeur ... ). De 5 à 10% d'entre elles sont d'origine génétique. Ainsi les causes de l'épilepsie ne sont retrouvées qu'une fois sur deux.

En France, 450 000 personnes environ souffrent d'épilepsie. Chaque année, 100 personnes par jour présentent une première crise. Une fois sur deux, cette crise peut inaugurer une maladie épileptique.

Les traitements

Ils sont avant tout médicamenteux. Il n'existe pas d'anti-épileptique spécifique d'une forme d'épilepsie donnée. Seule l'expérience du neurologue guidera le choix du traitement. La prise régulière et quotidienne du traitement est le seul garant d'efficacité sur les crises.

Trois réponses au traitement sont habituellement observées :

1. Les crises disparaissent assez rapidement après la mise en route du traitement.
2. Les crises disparaissent mais les risques de rechute restent importants à l'arrêt du traitement.
3. Dans 10 à 20 % des cas, les crises persistent malgré toutes les tentatives de traitement médicamenteux. On parle alors d'épilepsie pharmaco-résistante.

Une intervention chirurgicale visant à enlever la zone responsable de la décharge électrique pourra être proposée dans 5 à 6% des épilepsies pharmaco-résistantes.

Cette intervention ne peut être pratiquée que dans certains services de neurochirurgie spécialisés.

Comment se manifeste les épilepsies ?

Deux grands types de crises doivent être retenus :

Les crises généralisées, parmi lesquelles

1. Les crises tonico-cloniques : ce sont les plus connues, les plus impressionnantes mais non les plus fréquentes. Elles se manifestent par une perte de connaissance avec chute, mouvements convulsifs, morsure de la langue, ... . Ces crises sont appelées crises «Grand Mal».
2. Les absences : elles se manifestent par une brève rupture de contact (quelques secondes), se traduisant par une fixité du regard ; elles sont parfois accompagnées de mâchonnements, ou de gestes involontaires et inadaptés appelés automatismes. Les absences se répètent d'une manière fréquente au cours de la journée. Elles répondaient autrefois à la définition du «Petit Mal».

Les crises partielles : elles n'affectent que certaines parties du corps. Elles peuvent se traduire par des troubles moteurs, des troubles sensoriels et sensitifs, des troubles de la mémoire ou de la conscience. Certaines de ces crises partielles peuvent évoluer vers une crise généralisée tonico-clonique.

Que faire devant une crise ?

La plupart des crises surviennent de façon inattendue. Elles sont de courte durée et s'arrêtent d'elles-mêmes.

La majorité des malades ne se blessent pas au cours de la crise et n'ont en général besoin ni d'une hospitalisation ni de l'intervention d'un médecin sauf s'il s'agit d'une première crise.

Crises avec convulsions

1. Il faut garder son calme, la crise va s'arrêter.
2. Il faut allonger délicatement la personne et, dès que possible, la mettre sur le côté.
3. Il faut protéger la tête contre les blessures éventuelles.
4. Il faut s'assurer que la personne respire sans difficulté, particulièrement si son visage pâlit.
5. Il faut rester avec la personne jusqu'à ce qu'elle ait récupéré, la réconforter et repérer les éventuelles blessures.
6. Il ne faut pas paniquer et intervenir inutilement.
7. Il ne faut pas empêcher les mouvements et il ne faut rien mettre dans la bouche.
8. Il ne faut pas déplacer la personne sauf pour la protéger d'éventuelles blessures.
9. Il ne faut pas appeler systématiquement l'ambulance ni demander du secours, sauf si les crises se succèdent ou si la personne a des difficultés respiratoires ou des blessures.
10. Il ne faut pas imaginer que la personne a totalement récupéré sitôt la crise terminée, certaines personnes restent confuses et désorientées plusieurs minutes après la fin apparente de la crise.

Autres types de crises

1. La personne tombe et se relève avec ou sans désorientation ; il faut la rassurer et vérifier qu'elle ne s'est pas blessée et rester près d'elle jusqu'à récupération complète.
2. La personne paraît soudain confuse, se met à déambuler sans but et a un comportement étrange (ramasse des objets, enlève ses vêtements ... ne pas intervenir sauf en cas de danger. Rassurer et attendre la totale récupération.

VRAI OU FAUX ?

Un épileptique peut conduire :
VRAI : être épileptique ne signifie pas toujours l'interdiction du permis de conduire. L'épileptique devra toutefois observer les dispositions légales et demander l'avis de son neurologue.

Une jeune femme épileptique peut avoir des enfants
VRAI : dans la majorité des cas, l'épilepsie et son traitement n'empêchent ni la vie de couple, ni le mariage, ni la maternité. Une surveillance particulière sera nécessaire avant et pendant la grossesse.

Un épileptique peut exercer tous les emplois
FAUX : le choix de l'activité professionnelle tiendra compte des facteurs de risques ; cependant la très grande majorité des épileptiques peut mener une vie professionnelle normale.

Un épileptique peut mener une vie normale
VRAI : sous réserve du respect de quelques règles simples (éviter le surmenage, le manque de sommeil, l'alcool), et d'une stricte observance du traitement, l'épileptique, bien suivi, peut mener une vie normale.

Les voyages et le sport sont déconseillés à un épileptique
FAUX : dans ses choix, l'épileptique sera conscient de quelques règles de prudence essentielles à respecter :

1. avis médical,
2. présence d'un proche ou d'une personne avertie des troubles,
3. évaluation des risques.

L'enfant épileptique peut mener la vie des autres enfants
VRAI : l'enfant dont le traitement est bien équilibré doit aller à l'école comme les autres*.

Les établissements spécialisés ne sont réservés qu'à des cas particuliers. Sur avis médical, le sport n'est pas contre-indiqué. Seuls les enfants présentant une épilepsie dite photosensible doivent limiter le temps d'utilisation des jeux vidéo.

* Des aménagements dans le temps des épreuves aux examens (1/3 temps) peuvent être accordés à l'étudiant épileptique.

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